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Europe 25 mai : un seul jour, un seul vote

Un Questembertois en campagne

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Le 16 novembre 2013, dans un restaurant parisien, je déjeune avec Gwendal Rouillard, le député du Pays de Lorient, mon complice depuis de nombreuses années. Je lui raconte les péripéties du dernier conseil national du PS qui vient de se dérouler tandis que lui me décrit l’accueil des associations de parents d’enfants autistes réunis en congrès national. Arrive Isabelle Thomas, députée européenne installée à Saint-Malo. La conversation glisse alors naturellement vers d’autres sujets, la pêche de grand fond, les listes européennes, les politiques industrielles et la Bretagne... Nous évoquons naturellement la prochaine campagne européenne, dans un contexte que nous imaginions déjà délicat.

Quelques jours plus tard, Isabelle me cueille à froid un samedi matin à Pontivy, en marge d’un BREIS, le rassemblement des socialistes bretons. Elle me demande d’être son directeur de campagne, j’accepte. Par esprit militant, et pour l’enjeu européen. Une campagne commence.

Un enjeu nouveau , la présidence de la commission européenne

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Maxime Picard

C’est la nouveauté de l’élection européenne de 2014. Classiquement, élire un parlement consiste à voter pour des députés avec les pouvoirs qui leur sont conférés. Le traité de Lisbonne a changé la donne : le président de la commission européenne est issu de la majorité qui se dégage au parlement européen et la commission est investie par le parlement. De fait, le successeur de M.Barroso, le très libéral ancien premier ministre portugais, sera désigné par le nouveau parlement sorti des urnes le 25 mai prochain. Chaque parti européen a ainsi désigné son candidat ; l’ultra-gauche a désigné Alexis Tsipras, le leader du Syrisa grec. Les écologistes ont constitué un duo Josè Bové-Franziska Keller (les Grünen allemands). Les centristes ont misé sur le belge Guy Verhofstadt. Restent les deux favoris, le luxembourgeois (eh oui les paradis fiscaux !) Jean-Claude Juncker, et le candidat socialiste Martin Schulz.

C’est évidemment la candidature de Martin Schulz qui nous intéresse, car le parlement européen, la commission sont depuis 30 ans à droite. C’est donc entre les mains de ce responsable du SPD allemand, actuel président du Parlement Européen, que nous avons placé nos espoirs. Or, il faut le dire, Martin Schulz est LA bonne surprise de cette campagne. Francophone et francophile, voire même amoureux de la Bretagne où il séjourne régulièrement, Schulz ne fait pas de promesses en l’air. Le 17 avril dernier, il était à Paris pour un meeting de lancement de campagne. Il s’y est exprimé pendant 45 minutes, dans un Français impeccable, rappelant nos deux mots d’ordre de cette campagne : mettre fin à l’austérité budgétaire en Europe afin de réconcilier l’Europe et la croissance, l’Europe et l’emploi, et, seconde priorité, mettre en place un SMIC dans chaque état membre.
Ces deux engagements ne sont pas nouveaux à gauche, mais ils sont réalistes : en Allemagne, le SPD (les socialistes allemands) vient d’obtenir de Mme Merkel un SMIC allemand. Quant à la politique de relance européenne, elle est la bouffée d’oxygène nécessaire pour aider les Etats asphyxiés par leurs dettes pour générer de la croissance et de l’emploi.

Martin Schulz est en campagne et il a raison d’y croire car les sondages donnent au niveau européen un très léger avantage au PSE, le parti des socialistes européens, sur le PPE, le Parti Populaire européen, dont l’UMP est membre. Sa campagne passera par Nantes le 12 mai prochain au cours d’un meeting à la Trocardière (Rézé) ; puis, le lendemain, Martin Schulz passera une journée en Bretagne, dans le Finistère, pour se confronter aux lourds enjeux sociaux que connaît notre région, et notamment pour sa filière agro-alimentaire.

Une campagne européenne de terrain

La circonscription Ouest comprend 3 régions : Poitou-Charentes, Pays de Loire et la Bretagne. On y élit 9 députés européens. En 2009, les socialistes ont obtenu 2 sièges, ratant le troisième de 900 voix. L’enjeu de 2014 est donc de regagner ce siège aux dépens de la droite pour faire une bascule de 2 sièges, alors que l’écart au niveau continental est estimé à 5 sièges. C’est dire comme paradoxalement, les électeurs de l’Ouest, comme d’autres, détiennent une part significative du résultat final dans leurs mains.

Notre campagne se veut une campagne de proximité, comme finalement nous n’en avons jamais fait pour cette élection trop souvent nationale. Isabelle Thomas est donc en campagne depuis le mois de janvier : elle est venue à Vannes en janvier, puis à Ploermel en février, à Redon en mars, et encore dans le Morbihan 3 jours d’ici la fin de la campagne.

Mais Isabelle Thomas n’est pas seule candidate : les 18 candidats de la liste (9 titulaires, 9 suppléants) font campagne, à commencer par Annaïg Le Moël, élue à Lanester et benjamine de la liste. Annaïg anime partout dans le Morbihan des réunions publiques, des cafés Europe. Pour ce qui concerne notre commune de Questembert, ce sera le 6 mai prochain à 20H30. L’objectif de ces réunions est d’abord de parler d’Europe, de débattre des enjeux économiques, sociaux, commerciaux qui sont le fait de l’action ou de l’inaction des dirigeants européens.

Pour une Europe protectrice

Plus que jamais, nous allons marteler un message simple : l’Union Européenne doit assurer la protection de ses citoyens. Protection sociale, avec un SMIC européen, mais aussi avec des mesures anti-dumping vis-à-vis des pays émergents. A cet égard, les négociations commerciales avec les Etats-Unis doivent être menées avec la plus extrême attention. Notre principe doit être simple : un Pays qui veut exporter des produits en Europe doit respecter des normes minimales sociales et environnementales pour ne pas tirer vers le bas notre protection sociale.

Parmi les protections nécessaires à un continent, il y a la monnaie ; on oublie trop souvent que l’Euro, avec ses défauts, nous a épargné bien des malheurs dans les crises récentes ; la violence des crises du siècle dernier et les effondrements monétaires ont causé d’autres catastrophes autrement plus violentes que nos crises actuelles.

Cette Europe protectrice concerne aussi les enjeux environnementaux. Nous militons pour la reconnaissance européenne de la notion de préjudice écologique. Au-delà, nous évoquons souvent la croissance verte et la croissance bleue comme des leviers importants de notre économie. Nous avons là matière à transformer une contrainte en atout pour notre futur.

Enfin, cette Europe protectrice, c’est une Europe qui affirme son poids politique face aux Etats continents qui aujourd’hui ont pris le leadership mondial. A cet égard, la crise ukrainienne, à nos portes, montre toute la limite du dispositif politique et diplomatique de l’Europe. Il faut désormais que l’Union Européenne apparaisse aussi puissant que les autres Etats-continents que sont les Etats-Unis, la Chine, la Russie, l’Inde et demain le Brésil.

Le danger de l’extrême droite et de l’abstention

Les derniers sondages donnent le FN en tête de cette élection avec 24% des voix. Sauf que ce chiffre émane d’enquêtes où les taux de non-réponses (les « ne se prononcent pas ») ne sont que de 10 à 15%. Or, on nous annonce une abstention supérieure à 50%. Il y a donc 35% de gens qui répondent et qui n’y iront pas voter le 25 mai prochain. Autant dire que les marges d’erreur des sondages sont gigantesques dans ce contexte et que le score du FN pourrait être encore plus élevé.

Face à cela, il faut faire passer 3 messages :

Publié le dimanche 27 avril 2014, par Maxime Picard.

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