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D 775, une réalité en devenir ?

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Depuis le temps qu’on en parle, qu’on nous la promet, ou qu’on s’en sert comme argument électoral, voilà que le Conseil Général annonce une consultation publique pour la réalisation d’un tronçon entre le Croazo en La Vraie-Croix et Kergouniou, à la limite ouest de Questembert. Pour informer le grand public, une réunion a eu lieu le 24 juin à l’Asphodèle, et une exposition est installée dans les mairies de Questembert, La Vraie-Croix et Larré, exposition prolongée jusqu’au 29 juillet. Un cahier d’observations est mis à la disposition du public.

Voir en ligne : L’annonce de la concertation sur le site du CG

Une aussi longue attente

Dès l’élaboration du premier POS de Questembert, un emplacement avait été réservé entre l’hippodrome et le quartier de Bel-Air pour la réalisation de la déviation de Bel-Air. C’était en 1979 ! Toujours promise, jamais réalisée. Nos prédécesseurs la réclamaient, mais la D 112 qui reliait Pleucadeuc à la RN 166 avait été considérée comme prioritaire.

En 2001, un candidat aux élections municipales brandissait cet argument : On allait voir ce qu’on allait voir, et pas comme avec ce mollasson qui est à la mairie." En 2004, pour les cantonales, l’argument allait resservir. Tant de promesses non tenues avaient fini par agacer les élus, et un peu tout le monde. Le président Kerguéris avait dû s’engager lui-même la main sur le coeur... Las, l’écologie avait contrarié tant d’enthousiasme, c’est en tout cas la raison qui avait été donnée pour expliquer le retard.

Si bien qu’en 2008, la promesse un peu ripolinée pouvait encore resservir : « la D 775, c’est une réalité en devenir et le conseiller général allait s’en occuper sérieusement. »

Ce qui est présenté à ce jour n’est qu’une partie restreinte du barreau La Vraie-Croix/Le Petit Molac. Le projet prévoit le doublement de la voie, mais sans échangeur d’accès, simplement des ronds-points. Au total, c’est moins coûteux en argent et plus économe en matière de terres agricoles. Si l’amélioration de la sécurité est incontestable, il ne faut pas compter gagner beaucoup de temps sur le trajet.

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Document CG56

Pas de développement sans voies de communication

Nous sommes nombreux à dire que c’est bien tardif et que c’est trop peu. Selon d’autres, il faut renoncer à ce projet inutile et trop coûteux. Voir ici l’argumentaire

Ces arguments sont entendables, mais il faut rappeler des notions basiques : les hommes se concentrent autour des voies de communication : au bord de la mer, le long des fleuves navigables, le long des pistes des caravanes, etc. Les Romains avaient tissé un réseau à travers leur empire pour relier des villes qui ensuite se sont développées le long de ces voies. Circulation des hommes, des marchandises : au XVIIème siècle, Colbert qui entreprend la reconstruction des grands chemins royaux, souligne l’absolue nécessité de ces nouvelles routes pour le commerce et l’activité économique.

Ce qui était vrai à cette époque l’est encore aujourd’hui, même si les communications électroniques sont désormais plus nécessaires encore que les routes. A Questembert, la commune et la communauté de communes disposent d’un atout majeur avec la gare ; un projet de transport combinant le fer et la route a failli voir le jour, il est clair que pour que ça marche, il faut un réseau routier à la hauteur pour acheminer les marchandises de la gare vers les clients ou des fournisseurs vers la gare !

D’autre part, si l’information passe par les nouveaux réseaux de communication, les hommes ont encore plus besoin de se déplacer : souvent la résidence est choisie en fonction des commodités offertes, des aménités, comme les appellent les sociologues et de la distance du lieu de travail. Dans le couple, l’un peut travailler ici et l’autre là. Ces migrations quotidiennes sont de plus en plus fréquentes, de plus en plus longues. Quoi qu’on puisse souhaiter, on ne voit pas un transfert massif vers les transports collectifs - en dépit des efforts des collectivités locales pour améliorer la desserte, comme par exemple la Région Bretagne et ses TER.

Faciliter la vie des gens

C’est une obligation pour les responsables d’aujourd’hui de préparer les mobilités de demain. Les ressources pétrolières sont limitées, et nous devons aussi prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique. Mais refuser l’amélioration qui est proposée c’est refuser d’améliorer la vie quotidienne des gens : la voiture individuelle reste, et restera encore un bon moment, le moyen de transport le plus commun, le plus commode pour beaucoup de gens.

Urgent : un barreau entre la RD1 et le Petit Molac

Tout le monde peut comprendre que, vu les contraintes environnementales qui grèvent le projet entre Kergouniou et Bel-Air, le Conseil Général ait choisi d’assurer le coup en présentant un dossier séparé sur la première partie, moins problématique. Les questions d’argent ne peuvent pas non plus être balayées d’un revers de main :il faut programmer l’investissement sur plusieurs années.

Cependant, la partie entre la RD5 (Avenue des Métairies) et le Petit Molac ne semble pas présenter de difficultés majeures en terme d’environnement (malgré une zone humide remarquable du côté de Boquenay). Or ce tronçon est très chargé en circulation avec de nombreux poids-lourds qui font le trajet Nord-Sud sur la Route Bleue. Les riverains réclament que ce barreau soit traité plus rapidement, d’autant que la commune a réalisé, avec le financement du Conseil Général, la déviation de la voie communale qui traversait l’hippodrome. Voilà une revendication qu’il faudrait faire entendre au Conseiller Général, cela donnerait de la réalité à ses promesses.

Publié le lundi 15 juillet 2013, par Paul Paboeuf.

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