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Contre la démagogie et le populisme, le respect dû aux citoyens

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Flatter la peur et le désir sauvage de la punition, telle semble être la tactique adoptée par le président pour tenter d’enrayer le désamour qui le frappe. Réagissant à l’affaire Laetitia, une affaire terrible en soi, il s’est livré
à une mise en cause extrêmement violente des juges et du fonctionnement de la justice : balayant de son mépris la réalité des faits, il a affirmé que les juges, et aussi les forces de police, n’avaient pas fait leur travail. Dans sa pseudo interview face aux Français, il a récidivé et, comme à son habitude joué sur les émotions et les passions.

La réalité, c’est que l’auteur présumé de ce crime abominable, est certes un repris de justice, mais il avait purgé, sans bénéficier d’aucune réduction, les peines qui lui avaient été infligées, pour des faits sans rapport avec ce qui lui est reproché aujourd’hui. Tout cela a été clairement expliqué aussi bien à la télévision qu’à la radio ou dans les journaux. Quant aux « réponses » que le président a données à la télévision, elles ont été parfaitement démontées par la presse comme ici dans Libération

Mon propos cependant n’est pas de parler du fonctionnement de la justice ni des sondages qui montrent l’impopularité du président, mais d’évoquer un mal qui frappe la vie politique et qui explique le désintérêt de nos concitoyens. Ce mal s’appelle la démagogie ou le populisme, il peut toucher la droite, la gauche et le centre aussi.

Le premier symptôme, c’est la désignation immédiate du bouc émissaire, solution plus facile que de s’intéresser aux causes réelles d’un problème. Le deuxième symptôme, c’est la réponse simpliste - « ya ka, faut qu’on » - comme celle que vous entendez au comptoir du bistrot.

Evidemment, le populisme peut être rentable sur le plan électoral, je n’aurai pas la cruauté de rappeler des slogans sur le pouvoir d’achat ou la sécurité, et je pourrais donner des exemples tirés de notre expérience locale. Mais je laisse aux lecteurs de ce blog le soin d’en faire la liste.
Ici, je distingue bien du discours populiste les espérances que peut donner un projet politique même à long terme. Non, le démagogue donne de fausses solutions, de fausses espérances, pour « flatter la bête », car il prend ses concitoyens pour des imbéciles ; il renonce à leur expliquer la complexité des choses et même parfois, alors qu’il sait qu’ils sont dans l’erreur, il choisit de les conforter dans leur ignorance.

Pour ma part, je préfère parier sur la bonne volonté de nos concitoyens, leur reconnaître la capacité de juger et leur parler vrai. C’est le respect qu’on leur doit et qu’ils méritent.

Publié le vendredi 18 février 2011, par Paul Paboeuf.

Messages

  • Nous entendions récemment que Hortefeux convoquait tous les préfets pour leur expliquer la politique en matière d’immigration.

    Je croyais qu’elle était connue. Malsaine mais connue.

    N’est ce pas pour créer le buzz dans la suite de la question téléguidée l’autre soir sur TF1 au sujet de la fin du multiculturalisme.

    Mais qui a évoqué le multiculturalisme comme modèle à part Sarkozy ?

    Du côté pouvoir d’achat, c’est la Bérézina.

    Suite à son émission soporifique, plus de 75% des Français déclaraient n’avoir aucune confiance dans ses propos. Il faut dire que depuis 2007, il nous balade autant sur la reprise et la fin du chômage que sur ses bonnes intentions en matière de mœurs publics de ses ministres alors qu’il avait annoncé la "République irréprochable !.

    Xavier Bertrand a accouru à son secours et espère une baisse du chômage en fin d’année . Avec les emplois aidés décriés par Sarkozy !!!

    La droite « boucle » sur la stabilité des impôts.
    Après 23 taxes en moins de 4 ans, c’est l’alcoolique qui parle d’arrêter sans se soigner !

    Comme un hamster dans une cage, la droite tourne désespérément à la recherche de la sortie honorable après 4 années désastreuses. .

    Il ne lui reste que la démagogie et la politique des bouc-émissaires.

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    • Je n’en peux plus. Je me prends la tête entre les mains et je cherche à comprendre ce qui va nous arriver. Déboussolé et écœuré, je tente de voir une lueur d’espoir dans un ciel de plus en plus obscur, mais surtout se rétrécissant chaque jour davantage. Jamais la situation n’a été aussi grave. Et pire, Monsieur le Maire aurait nié toutes les évidences avec un mépris absolu des positions des autres.

      Un climat délétère s’installe, les mensonges succèdent aux mensonges.

      Je venais de finir la lecture du 56.230 n° 20...

      Mais il y a des désordres qui s’organisent, par exemple quand on veut s’attribuer du pouvoir ; et il ne faut pas hésiter à sauter sur l’occasion.

      Dans notre pays de Questembert, actuellement, les auteurs du désordre ne sont pas à démasquer, on les connaît. Ils sont les responsables de leur discrédit, mais avec de tels écrits, ils entraînent avec eux certains plus naïfs que d’autres, avec toutes les conséquences négatives que cela engendre.

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  • Nous avons été nombreux à être choqués par les propos de Nicolas Sarkozy, mettant directement en cause policiers et magistrats dans « l’affaire Laetitia »et promettant des sanctions.

    Alors que l’ensemble des professionnels dénonce depuis des mois la paupérisation croissante de la Justice, le manque d’effectifs et de moyens, et les difficultés croissantes à assurer leurs missions, de telles accusations sont indécentes.

    Le Président tente ainsi de s’exonérer de la responsabilité qui est la sienne et celle de son gouvernement. Il traduit aussi son incapacité à apporter une réponse efficace aux drames qu’il prétend combattre.

    Cette polémique déclenchée par Nicolas SARKOZY est une raison supplémentaire du combat pendant cette campagne des élections cantonales.

    L’’UMP et ceux qui avancent masqués sous le vocable « divers droite »doivent assumer leurs responsabilités au lieu de tirer toujours le débat politique vers le bas.

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  • Je suis totalement d’accord avec votre analyse.
    Il est certain que la première cause des dysfonctionnements judiciaires reste l’indigence dans laquelle notre Président mais aussi ses prédécesseurs ont plongé cette fonction régalienne.
    La stratégie du bouc émissaire reste la ficelle préférée du Président de la République. Ce « bout » éculé reprend du service à chaque fois que le pouvoir ne veut pas reconnaitre ses erreurs ou son manque de volonté.
    C’est aussi ce que j’appelle la mise en place d’une stratégie de marketing compassionnel visant à se montrer aux côtés des victimes pour se rendre « accessible » « sympathique » « proche de ce que les média appellent (quelle dénomination détestable) les « vrais gens » à des fins uniquement électorales.
    Il n’en demeure pas moins vrai que la magistrature dans son ensemble, doit être observé comme n’importe quel autre service ou corps social. Les sanctions, quand elles sont justifiées doivent pouvoir être appliquées sans qu’un esprit corporatiste ne vienne crier au loup, voire les empêcher de s’exercer…

    Voir en ligne : Le marketing compassionnel serait-il encore à l’oeuvre

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